Rythmes scolaires à Fresnes : les étonnantes contradictions de la municipalité

Un mail envoyé par le Maire aux associations de parents d’élèves, officialisant l’emploi du temps qui sera mis en place dans les écoles fresnoises à la rentrée 2014, comporte un certain nombre d’incohérences. Nous les avons relevées, ici une à une, promesses et discours en conseil municipal à l’appui.

Est-ce l’emploi du temps le plus favorable qui a été retenu par le Maire de Fresnes pour la rentrée 2014 ? Eh bien, non ! De l’aveu même de la Mairie, le scénario choisi pour la rentrée 2014 est celui qui présente le moins d’avantages. Il suffit de regarder le tableau comparatif des 3 scénarios transmis le 30 mai aux représentants des parents d’élèves par la municipalité, en vue de préparer la réunion de travail du 2 juin. L’emploi du temps qui présente le plus d’inconvénients est bien le scénario, qui s’imposera à tous les enfants fresnois à la rentrée 2014.

ComparaisonScénariosRythmesScolairesFresnes

Dans un mail envoyé le 3 juin aux associations de parents d’élèves et qui valide le choix de ce scénario, le Maire cite les principes forts, auxquels les familles fresnoises seraient attachées. A savoir : la gratuité et la diversité des activités péri-éducatives (TAP) ; la régularité des horaires de l’école ; la qualité des études. Au passage, il oublie la qualité et la diversité des activités péri-éducatives. Et pour cause, « toutes les associations culturelles et sportives de Fresnes n’ont pas répondu présentes. Il nous reste donc 3 mois pour améliorer les propositions existantes, mais aussi en créer de nouvelles », commente-t-il. Est-ce la pauvreté des activités péri-éducatives qui a empêché la municipalité d’envoyer le courrier promis mi-avril aux associations de parents d’élèves pour récapituler les projets proposés par le tissu associatif fresnois ? En tous cas, ce n’est visiblement pas la présentation des TAP faite lors de la commission extra-municipale du 27 mai qui a été de nature à rassurer les parents.

« La commission extra-municipale aura à se prononcer sur les modalités pratiques de mises en œuvre », stipule ce mail. N’est-ce pas déjà ce qu’on fait les 9 parents d’élèves (les 6 qui siègent habituellement, les 3 présidents de l’API, FCPE Sud, FCPE Nord), qui se sont rendus à la réunion du lundi 2 juin, et dont la majorité (7 sur 9) se sont prononcés pour la mise en place d’un autre scénario que celui finalement acté par le Maire ? Certes, cette commission n’est que consultative, mais pourquoi solliciter l’avis des parents d’élèves y siégeant, si c’est pour ne pas tenir compte de l’avis de la majorité ?

« Nous faisons le choix de la qualité pour le plus grand nombre de nos enfants que ce soit par une réduction quotidienne du temps d’enseignement ou par la mise en œuvre d’activités péri-éducatives pour tous et gratuites. Ce choix est aussi rendu possible par les subventions de l’Etat ou de ses organismes publiques qui sont à ce jour garanties. Le solde sera pris en charge par le budget de fonctionnement de la commune, qui est et restera toujours à l’équilibre ou excédentaire, comme depuis 13 ans que je suis en responsabilité dans notre ville. », rappelle le Maire, sûrement dans l’espoir d’apporter une réponse rassurante sur les modalités de financement de cette réforme, jamais précisées à ce jour.

Sauf que cette affirmation ne semble vraie que pour le financement de septembre à décembre 2014. Sinon pourquoi annoncer lors du conseil municipal du 11 avril sur les orientations budgétaires qu’il faudra prévoir un financement de la réforme des rythmes scolaires en 2015 ? En réponse à une question de Kadour Mettir (Fresnes Avenir), Monsieur le Député-Maire, Jean-Jacques Bridey, a en effet lui-même reconnu que la réforme des rythmes scolaires « allait coûter cher. Il faudra, dans les budgets 2014/2016 prévoir les financements ».

Ecouter l’extrait du conseil municipal du 11 avril 2014 au sujet du financement des rythmes scolaires :

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Autre élément qui soulève des interrogations : en 2014, les charges de personnel prévues dans le budget de fonctionnement (soit les dépenses de la ville) augmenteraient de 500.000 euros, passant de 23 millions d’euros en 2013 à 23,5 millions d’euros cette année. Est-ce justement en partie pour financer le recrutement des animateurs qui assureront une majorité des activités péri-éducatives de 15h45 à 17h15 ?

Certes, la Mairie peut compter cette année sur les aides de la Caisse d’Allocations Familiales et sur  le fonds d’amorçage de la mise en place des rythmes scolaires reconduit jusqu’en 2015. Mais comme nous l’avions déjà estimé dans un précédent article, ce scénario pourrait coûter plus de 432.000 euros par an à la commune, aides de l’Etat déduites. Notre ville a-t-elle les moyens de s’offrir un tel luxe ?

On peut légitimement s’interroger, quand on sait que l’encours de la dette s’élèvera cette année à 28,6 millions d’euros, après un record à 33,4 millions d’euros en 2013.