A quelques jours de la rentrée scolaire , la mairie a publié , sur le site communal, une analyse rassurante de l’environnement sonore et atmosphérique du nouveau groupe scolaire Monod – Coquelicots implanté au bord de l’autoroute A6
Malheureusement, seul un extrait du rapport est publié : on n’y trouve pas les annexes, ni les références des différentes études citées dans le document (celles d’airparif par exemple). Le sujet de la ligne à très haute tension n’y est pas abordé par ailleurs.
Aussi, les faits annoncés dans le rapport ne sont pas toujours cohérents avec les informations que j’ai pu trouver sur internet, et que j’avais rapportées ici.
A propos du bruit
Le rapport d’analyse indique, qu’une fois le bâtiment écran construit le long de l’A6( d’ici deux ans ), la zone du bâtiment scolaire sera exposée à un niveau sonore compris entre 56 et 60 décibels LAQ.
Il faut savoir, que l’échelle des décibels est une échelle spéciale ( échelle logarithmique) : 3 décibels en plus c’est une puissance sonore doublée ! 56 décibels et 60 ce n’est pas tout à fait pareil donc : il faudra attendre que le bâtiment écran soit construit pour connaître le niveau sonore exact.
En attendant, le niveau sonore sera compris entre 59 et 65 décibels, ceci sans tenir compte des bruits du chantier de construction dudit immeuble antibruit.
Le rapport indique qu’à terme, l’école sera dans « une zone calme » ( 55 décibels) .
« le référentiel national pour la définition et la création des zones calmes » du ministère du développement durable nous indique qu’un niveau sonore seul ne suffit pas à définir une zone calme, il faut prendre en compte
»
- un faible niveau d’exposition au bruit (ou un moindre niveau de bruit par rapport à l’environnement extérieur), [le référentiel ne précise pas d’indicateur ou de valeur seuil, en particulier pas le seuil de 55 dB évoqué dans le rapport communal]
- l’absence ou, a minima, la moindre représentation du bruit des transports et de l’activité humaine,
- la prédominance des sons de la nature,
- un rapport temps de « silence » – temps bruyant largement en faveur du premier,
- la non fragmentation du territoire,
- l’éloignement des infrastructures de transport tant pour le bruit que pour l’intrusion visuelle,
- la qualité environnementale de l’espace,
- la qualité sensorielle (notamment visuelle) de l’espace…
»
En 2003, un groupe de travail mandaté par la commission européenne , le Symonds Group, recommande d’utiliser pour la définition d’une zone calme urbaine , une zone exposée à un niveau sonore inférieur à 50 décibels den (puissance sonore 3 fois moins importante que 55 décibels) , voire à 40 décibels den (« gold strandard ») ( puissance sonore 30 fois moindre que 55 décibels) ) (« Definition, Identification and Preservation of Urban &Rural Quiet Areas »)
Si on se base sur ce niveau sonore, et les autres éléments cités plus hauts, le groupe scolaire n’est et ne sera pas dans une zone urbaine calme.
A propos de la pollution atmosphérique
Le rapport communal indique que « le secteur de Fresnes » se situe dans des zones basses ou moyennes de pollution atmosphérique selon les polluants.
J’avais donné des éléments plus détaillés ici, mais rappelons deux éléments essentiels.
Parler du « secteur de Fresnes » n’est pas assez précis en l’occurrence puisque la répartition des polluants est très localisée, essentiellement le long de l’A6, zone dans laquelle se situe le groupe scolaire. Comme on peut le constater sur la carte ci-dessous, aux abords de l’A6 la pollution au dioxyde d’azote n’est ni basse , ni moyenne : elle dépasse ce que airparif qualifie de valeur limite !
Le rapport communal continue en citant une étude airparif (sans la référencer) indiquant que la zone près de l’auroute entre l’Haÿ et Fresnes est rarement sous « l’influence de l’axe autoroutier » du fait des vents dominants.
Mais d’autre part AirParif (le même) a réalisé dans la zone autour d’Orly des mesures de polluants en 2003( dioxyde d’azote et benzènes)
Des mesures ont été prises à Fresnes , passage Herriot (site de l’école Maryse Bastié, tout proche du site du futur groupe scolaire) : c’est un des points de mesure les plus pollués au dioxyde d’azote de la zone avec une moyenne annuelle de 53 microgrammes /m³ ( contre un « objectif qualité » de 40 microgrammes) .